Telle est la question nous malmène entre réalité et fiction, à ne plus savoir si l’acteur nous dit la vérité avec artifice, ou s’il nous ment avec sincérité. C’est aussi une découverte ou redécouverte du plus célèbre des monologues.

Le théâtre, est-ce bien nécessaire ? Telle est la question.
Si vous êtes convaincus que non,
Si vous avez des doutes,
Ou si vous êtes persuadés que oui, Venez ! Vous changerez peut-être d’avis !
En tout cas, lui, il n’en a pas d’avis.
Car il ne connaît du théâtre que ce que lui a raconté son amie Margaux.

Il découvre pour la première fois l’endroit insolite qu’est une salle de théâtre et pose directement ces questions à ces camarades spectateurs ; répondront-ils ?
Puis il décide d’aller plus loin et passe de la salle à la scène et s’essaye au seul texte qu’il connaît de nom : Être ou ne pas être, qu’il va dire… et redire…
Mais les propos d’Hamlet ne sont-ils pas finalement les siens ? Est-il Hamlet ? Margaux serait-elle Ophélie ?

« Alors je fais comment moi si j’ai envie de parler de ça, pour de vrai ? Je fais du théâtre ? OK. Mettons que je prends ce texte pour commencer, bon. Et si finalement je me dis que ce personnage, il n’a plus envie de penser ? Parce que dans la vie, il y a des gens qui n’ont pas envie de penser — Enchainant comme si c’était ses mots — Car l’anxiété des rêves qui viendront Dans ce sommeil de morts, quand nous aurons Réduit à rien le tumulte de vivre, C’est ce qui nous réfrène, c’est la pensée Qui fait que le malheur a si longue vie. »